Mon texte original — Mes dons, Partie 2
J’avais à cœur de garder le texte original que j’avais écrit à chaud, une nuit, sous le besoin profond de partager ce que je ressentais.
Ce texte est tel quel, sans mise en forme, avec ses fautes — n’en déplaise aux jeteurs de sorts, comme chantait Brassens.
Ce texte, c’est moi. Comme j’étais, comme je suis, et comme je resterai : fidèle à moi-même.
Pour ceux qui n’ont pas lu ma première partie, vous pouvez la lire en cliquant ici :
👉 Mes dons — Partie 1
Mon texte original — Mes dons, Partie 2
Voici le texte brut, écrit sans filtre, tel que je l’ai ressenti. J’ai voulu le partager avec sincérité, sans retouche, pour rester au plus près de la vérité de mon parcours.
Vous avez été très nombreux à lire le début de mon parcours — plus de dix mille lecteurs — et je tiens à vous remercier du fond du cœur.
Votre fidélité, vos messages, vos partages… tout cela me touche profondément.
Comme en consultation, je reste fidèle à moi-même : je ne fais pas de complaisance, et je ne mâche pas mes mots.
Je dis les choses comme je les ressens, avec sincérité.
Je remercie aussi ceux qui m’insultent dans les commentaires — oui, vous avez bien lu.
Parce que, sans le savoir, vos réactions font grimper mes publications dans les algorithmes.
Comme quoi, même la haine peut nourrir la lumière.
Souvent, ces critiques viennent de gens qui ne comprennent pas ce qu’ils lisent,
qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez—
souvent des hommes d’ailleurs (pas tous, heureusement !).
Mais je les laisse parler : pendant qu’ils jugent, moi j’avance.
Je partage mes expériences non pas pour choquer,
mais pour témoigner du réel, de ce que j’ai vécu, vu, ressenti.
Alors, pour cette seconde partie de “Mes dons”, accrochez-vous bien.
Je vais entrer dans le détail de certaines expériences vécues, intenses, parfois dérangeantes.
Âmes sensibles, s’abstenir.
Et puis… on va aussi voyager.
Parce qu’on a tous, quelque part, un train, un avion ou un bateau dans le cœur ou dans nos rêves.
Alors attachez vos ceintures — embarquement immédiat.
Louis, mon pére que tout le monde appelait affectueusement “Loulou”, était un homme de cœur.
Son regard en disait déjà long : la bonté, la discrétion, la force tranquille.
Toujours prêt à tendre la main, à soutenir sans forcer…
Il avait cette présence qui apaise, qui rassure, simplement en étant là.
Dans sa vie comme dans sa famille, il a transmis l’essentiel :
le respect, l’écoute, et la croyance que la lumière finit toujours par gagner.
Ce portrait, c’est bien plus qu’une photo.
C’est un souvenir vivant.
C’est une présence qui continue d’accompagner chacun de mes pas.
On ne perd jamais ceux qu’on aime.
Ils marchent juste un peu plus devant nous.
Fréjus, le hasard ou un signe du destin
Je m’étais installé à Fréjus presque par hasard… ou peut-être par un signe.
En aidant un vieux monsieur à déménager un frigo, il m’offrit un café. En discutant, j’appris qu’il louait un petit studio meublé, à deux cents mètres de la plage, derrière la poste de Fréjus-Plage.
Le loyer était dérisoire, et il me proposa un mois gratuit si je refaisais la peinture.
Affaire conclue !
Une heure plus tard, je posais mon sac : j’étais chez moi.
Je faisais un peu de voyance depuis cet appartement, mais attendre n’a jamais été mon fort.
J’ai donc décidé de repartir en saison, direction la Savoie, où une nouvelle expérience m’attendait.
Tignes et la vie de saison
La Taverne des Neiges,
J’ai trouvé un poste de barman à Tignes, à la Taverne des Neiges, en bas des pistes.
Un métier que je connaissais bien : mon père, Louis, qu’on appelait Loulou, m’avait transmis l’amour du contact, du travail bien fait et de la franchise.
C’était un homme droit, honnête, passionné de moto. Le soir, après la fermeture de son bar à Roanne — Le Bar de la Gare — on partait souvent faire un tour en moto. Des souvenirs gravés pour toujours.
À Tignes, je travaillais de 9 h à 2 h du matin, sans pause.
Les soirées étaient libres, et nous logions dans un petit chalet à trois : moi, le plongeur, et un serveur nommé Julien, passionné d’ésotérisme.
La rencontre avec Julien,
l’appel de l’invisible
Avec Julien, nos discussions dérivaient souvent vers la voyance, les énergies, les signes.
Jusqu’à ce soir où tout a basculé.
La séance de spiritisme
Julien proposa de tenter une expérience : une incorporation, pour laisser une entité s’exprimer à travers lui.
Sur le moment, nous avons ri. Trois bougies, une table, nos doigts qui se touchaient du bout.
Mais très vite, l’ambiance changea.
Un froid glacial m’envahit, mes poils se hérissèrent, ma gorge se noua.
Dans la pénombre, j’ai vu la tête de Julien se relever lentement. Et cette voix — grave, métallique, étrangère — prononça :
« Il fait froid ici… »
Ce n’était pas sa voix.
Son visage s’était blanchi, ses traits figés.
Le plongeur osa demander :
« Qui êtes-vous ? »
La réponse tomba : un prénom à consonance espagnole.
Puis un ton sec, glacial :
« Vos questions m’agacent. »
Nous avons arrêté aussitôt. Julien revint à lui, sans souvenir de rien.
L’ombre qui restait
Les jours suivants, quelque chose avait changé.
Julien vivait avec une jeune femme qui travaillait dans une crêperie, dans un appartement avec vue sur le Mont Rose.
Au début, tout allait bien. Mais chaque soir, vers 22 h, la tension montait.
Leur ton devenait plus dur, leurs gestes plus brusques.
Même sa compagne, d’ordinaire douce et équilibrée, prenait une voix ténébreuse.
Nous tentions de les raisonner, sans succès.
L’ambiance devenait pesante, presque électrique.
Le dernier soir à Tignes
La saison touchait à sa fin.
J’avais accepté une place au Grau-du-Roi, dans un petit bar en bord de mer.
Mais le dernier soir, en arrivant devant leur porte, nous avons entendu des cris, des rires, puis des insultes.
Nous sommes entrés…
Et cette image ne m’a jamais quitté :
Julien, assis sur une chaise, riant aux éclats, les yeux vides, tandis que sa compagne le giflait violemment en hurlant.
Je frissonne encore en y repensant.
Ne pouvant rien faire, nous avons quitté les lieux.
Le lendemain matin : l’impensable.
Au petit matin, alors que nous descendions pour prendre le bus vers Moûtiers, nous avons découvert la scène :
la baie vitrée éventrée, la télévision dans la neige, les meubles renversés.
Les agents municipaux ramassaient les débris.
Ils nous ont raconté que, dans la nuit, Julien avait reçu plusieurs coups de couteau au niveau du cœur.
Transporté d’urgence à Albertville, il s’en est miraculeusement sorti.
Sa compagne, elle, s’était retourné le couteau contre elle.
Elle aussi a survécu… avant d’être internée en psychiatrie.
C’était une femme douce, posée, sans histoire.
Mais cette nuit-là, quelque chose avait pris possession d’eux.
Les frontières de l’invisible
Depuis ce jour, je n’ai plus jamais participé à une séance de spiritisme.
J’ai compris qu’il existe des portes qu’on ne doit ouvrir qu’avec humilité, protection et respect.
Ce fut ma première rencontre directe avec l’ombre de l’invisible.
Et j’ai appris que chaque don a son prix…
Chaque lumière, sa part d’ombre.
Les routes du Sud et les leçons de la vie
Après Tignes, j’ai continué ma route, fidèle à mon sac à dos et à mon instinct.
Chaque saison, je partais là où le vent me portait, là où l’univers semblait m’appeler.
Un jour, ce fut la Camargue, terre de sel et de silence, où j’ai croisé la route des gens du voyage.
Ils m’ont beaucoup appris.
C’est là que j’ai découvert la chiromancie, l’art de lire les lignes de la main — ces chemins invisibles que chacun porte sur soi sans même s’en rendre compte.
On dit souvent que la main parle avant la bouche, et c’est vrai : dans leurs regards, j’ai vu une sagesse ancienne, une confiance dans les signes du destin.
Avec eux, j’ai appris aussi des rituels de protection, des prières contre le mauvais œil, des gestes simples transmis de génération en génération.
Certains coupaient le feu, d’autres savaient calmer la douleur avec une prière.
Tout cela m’a profondément marqué.
Je comprenais peu à peu que la voyance n’était pas seulement un don, mais aussi une capacité, un héritage universel, une chaîne qui relie les âmes sensibles à travers les âges.
Les hivers dans les montagnes
Chaque hiver, je remontais dans les stations de ski : Tignes, Val-d’Isère, La Plagne, Valmorel, Les Ménuires, Alpe d’Huez, Albertville, Val-Thorens…
J’y retrouvais des visages familiers, des patrons de bars, de pubs ou de restaurants qui m’avaient adopté comme un frère.
Ils savaient que, derrière le barman ou le serveur, se cachait aussi le voyant qui tire les cartes à la fin du service, autour d’un café, dans un coin tranquille.
Je n’avais rien à prouver.
Je vivais librement, au rythme des saisons et des rencontres.
Et souvent, les plus belles demandes arrivaient sans prévenir :
“Lionel, tu pourrais tirer les cartes à ma femme ?”
“Tu peux regarder si mon fils va trouver du travail ?”
Petit à petit, ma réputation s’est faite naturellement.
Sans publicité, sans réseaux, simplement par le bouche-à-oreille et la sincérité.
Les vendanges, les voyages, et la foi dans le destin
Entre deux saisons, je descendais vers le Beaujolais pour les vendanges.
Je passais d’un patron à un autre, souvent recommandé : quinze jours ici, huit jours ailleurs.
Chaque étape m’apprenait quelque chose : la patience, le courage, le partage.
J’ai cueilli du raisin dans le Bas-Beaujolais, fait du bois dans les Vosges, ramassé des pommes en Savoie.
J’ai vu Colmar sous la brume, Sancerre au petit matin, et ces routes de campagne où les couchers de soleil semblaient parler directement au cœur.
Puis revenaient les étés du Sud : Nice, Fréjus, le Grau-du-Roi, Montpellier, Toulouse…
Partout où j’allais, la voyance m’accompagnait.
Je pouvais commencer une saison comme barman ou serveur, et finir en voyant reconnu par tout le village.
Toujours la même histoire : les gens venaient, d’abord par curiosité, puis restaient par confiance.
La route intérieure
En marchant sur bien des chemins, j’ai compris que ma vraie maison n’était pas un lieu, mais une lumière intérieure.
Il m’est souvent arrivé de faire du stop, un peu partout en France.
Certains pourraient penser que c’était une vie de vagabond, de voyageur sans caravane.
Mais pour moi, c’était une école de vie.
Je n’ai jamais eu de problèmes sur ces routes.
Au contraire, j’y ai fait des rencontres qu’aucun autre chemin n’aurait pu m’offrir.
Même dans les moments les plus durs — le froid, la chaleur, la pluie — il y avait toujours un sourire, un mot gentil, un geste d’humanité.
Ces galères m’ont appris à ne pas m’apitoyer sur mon sort.
Se plaindre n’apporte rien, sinon le poids de ses propres regrets.
Et comme on dit : tout ce qui ne tue pas rend plus fort.
Chaque rencontre, chaque main serrée, chaque regard croisé faisait partie d’un plan invisible.
J’étais en apprentissage permanent, façonné par les expériences, guidé par l’intuition.
C’est sur ces routes, entre montagnes et mers, entre silence et foule, que mon don s’est affiné.
Je n’étais plus seulement témoin de l’invisible — j’en étais devenu le messager.
Le départ pour la Corse
J’avais toujours eu cette envie au fond de moi : partir, voir la Corse, traverser la mer.
Avant de me lancer, j’étais remonté quelques jours voir mes parents.
Un soir, à l’apéro, dans un vieil entrepôt de BTP où on discutait entre amis, je remarque une Citroën C25 D Palace un peu poussiéreuse garée au fond.
Je demande à mon beau-père :
“Elle est à qui, cette bagnole ?”
Il me répond en riant :
“Oh, ça, c’est les pompes funèbres qui me l’ont laissée ici.”
Et comme le hasard fait bien les choses, le patron des pompes funèbres arrivait justement à l’apéro.
Je lui lance :
“Elle marche, ta voiture ?”
Il me répond calmement :
“Oui, c’est un ancien transport de corps.”
Effectivement, il y avait encore le frigo à l’arrière.
Alors je plaisante, mais lui me dit sérieusement :
“Si tu la veux, prends-la.”
Ni une ni deux, je file voir le garagiste du coin pour être sûr que le moteur tenait la route.
Résultat : elle démarrait au quart de tour.
On retire le frigo, je mets de la moquette, un matelas… et j’avais trouvé mon “chez moi sur roues.”
Je revois encore ma mère, mi-amusée, mi-inquiète, me dire :
“Tu ne vas pas dormir là-dedans quand même ?”
Et moi de répondre en souriant :
“Et pourquoi pas ?”
C’est vrai qu’allongé à l’arrière, ça faisait une drôle d’impression au début.
Mais pour moi, c’était la liberté.
La route, la mer, et le silence comme compagnons de voyage.
La traversée vers la Corse
Me voilà parti pour Marseille, direction le port, puis le bateau.
Le vent, le sel, les bruits des amarres… et enfin, au loin, la vue sur Ajaccio, la ville de Napoléon.
Toujours avec mon sac, mais cette fois dans le coffre de mon corbillard, comme j’aimais l’appeler.
J’ai fait deux fois le tour de la Corse, et l’intérieur aussi : Sartène, la forêt de l’Ospédale, Vico, Cargèse, le golfe de Sagone, Porto…
Je me suis retrouvé dans des endroits où aucun touriste n’aurait eu l’idée d’aller.
Et pour être honnête, moi non plus au départ !
Je me perds souvent, même avec un GPS.
Je finis toujours par tomber sur des chemins oubliés du monde, des routes où le silence a une odeur.
Le village oublié
J’ai trouvé du travail à Folelli, à Calvi, et dans plusieurs petits coins de l’île.
Un jour, j’ai loué une vieille maison dans un village presque désert — quatre habitants en tout, à vingt-cinq minutes de Folelli.
Le camion du boulanger passait tous les deux ou trois jours.
Un voisin faisait sa charcuterie, un autre son vin.
Je cuisinais devant la cheminée, sur une pierre creusée où je déposais les braises pour faire mijoter mes casseroles.
C’était simple, mais vivant.
Dans ce village, il y avait un homme nommé Karl, un ingénieur allemand.
Il retapait une vieille demeure, et vivait avec deux marcassins qu’il avait recueillis.
Ils le suivaient partout comme deux petits chiens.
Et dans la maison d’à côté vivait Rosa, une vieille dame guérisseuse de 88 ans.
Rosa priait pour couper le feu, soulager les migraines, protéger du mauvais œil.
Les gens venaient de loin pour la voir.
Elle ne prenait jamais d’argent, seulement de la nourriture : du poisson, des gâteaux, un peu de viande ou des fruits.
Et souvent, elle m’envoyait ceux qu’elle ne pouvait plus recevoir.
Rosa, Karl et les soirées d’hiver
Le soir, nous passions de longues soirées d’hiver à trois :
Karl, Rosa et moi, près de la cheminée.
Je jouais aux échecs avec Karl, pendant que Rosa tricotait doucement, un sourire au coin des lèvres.
Il n’y avait pas de télévision.
Pour venir jusqu’ici, on comptait en temps, pas en kilomètres.
Vingt-cinq minutes de virages dans la montagne, au milieu des cochons allongés sur la route, des vaches, des ânes en liberté.
C’était la vraie Corse, celle que peu de gens connaissent.
Peu à peu, les habitants d’autres villages venaient me voir aussi.
Certains disaient :
“Va voir Rosa, et ensuite, passe chez Lionel.”
Je recevais une dizaine de personnes par semaine, sans rien demander.
Les gens laissaient parfois un panier, un plat, ou juste un sourire.
C’était une autre manière de vivre la voyance — plus humaine, plus spirituelle.
Et chaque soir, après les consultations, nous nous retrouvions autour d’une bouteille de la liqueur de myrte artisanale, faite par un voisin.
Un petit verre, un feu qui crépite, un rire partagé…
C’était simple, vrai, et sincèrement heureux.
Dans cette lumière douce, le monde semblait s’arrêter — juste pour nous laisser savourer l’instant présent.
Le départ de Rosa
Un jour, Rosa m’a dit calmement qu’elle allait bientôt partir.
Elle savait, comme le savent les âmes anciennes.
Elle m’a confié qu’il me faudrait bientôt quitter le village, reprendre la route.
Quand Rosa est partie, elle a été inhumée près de sa maison, comme le veut la tradition dans certaines familles corses, malgré les lois.
J’ai passé un an avec Rosa et Karl, une année hors du temps.
Entre ciel et terre, entre silence et vérité.
Là-bas, au milieu des montagnes, j’ai compris que les vibrations de la nature suffisaient à nourrir une âme.
Loin d’un monde agité, j’avais trouvé une paix rare — celle qui ne s’explique pas, mais qui se ressent.
Chaque fois que j’entends les chants de I Muvrini ou les vieux airs corses, comme Corsica Bella, je ne peux m’empêcher de penser à Rosa.
Sa voix résonne encore quelque part entre les montagnes, dans le souffle du vent, au coin d’un feu qui s’éteint doucement.
Elle m’a appris le silence, la foi simple, et cette certitude que les âmes lumineuses ne disparaissent jamais vraiment.
Le retour à la lumière
Alors je suis parti.
J’ai repris mon sac, la route encore une fois devant moi.
Ma voiture, fidèle compagne de tant de kilomètres, avait fini par rendre l’âme : un problème hydraulique.
Elle est restée là, sur l’île.
Un marchand de fruits et légumes me l’a reprise pour 50 euros.
Pour une voiture que je n’avais jamais payée et avec laquelle j’avais fait le tour complet de la Corse, je ne pouvais pas me plaindre.
Avant de quitter le village, une des personnes que j’avais reçues m’avait dit :
“Si un jour tu as besoin de travailler, va sur la route des Sanguinaires, près de la plage de Marinella.”
Cette plage, rendue célèbre par la chanson de Tino Rossi, se trouve juste à côté de sa maison — là où vivait son fils Laurent, et où Tino lui-même repose, au cimetière des Sanguinaires.
La chapelle des Grecs
En suivant cette route sous un soleil écrasant, je me suis arrêté à l’ombre d’un banc, près d’une petite église : la chapelle des Grecs.
La porte était ouverte.
J’y suis entré.
C’était une toute petite chapelle, dix places à peine.
Au fond, un vieil homme était assis, silencieux.
Je me suis avancé vers la statue de la Sainte Vierge.
Je ne suis pas spécialement croyant, ni pratiquant.
Mais allez savoir pourquoi, j’ai ressenti le besoin de me mettre à genoux quelques secondes, sans rien demander, sans prier.
Juste être là.
Quand je suis ressorti, le vieil homme m’a fait signe.
Il s’est approché doucement, m’a tendu un billet de vingt euros sans un mot.
Rien, dans mon attitude, n’indiquait que j’étais dans le besoin.
Mais ce geste, je ne l’oublierai jamais.
C’était comme un signe — un de ces clins d’œil de l’univers que je connaissais si bien.
La plage de Marinella
Un peu plus loin, j’ai trouvé du travail sur la plage de Marinella, comme pizzaiolo.
Nourri, logé, blanchi, et bien payé.
Le hasard ? Non.
Encore une fois, la vie avait ouvert la bonne porte au bon moment.
Quelques jours plus tard, une femme du village où j’avais vécu est venue manger au restaurant avec des amis.
Elle m’a reconnu et, naturellement, m’a demandé une voyance.
Je l’ai reçue discrètement, après le service.
Mais le lendemain, mon patron, intrigué, a voulu savoir ce qu’elle m’avait demandé.
Elle lui a tout raconté.
Et très vite, la rumeur s’est répandue comme une traînée de poudre.
Des clients venaient me voir à la fin de leur repas, m’offraient un verre, puis me disaient :
“Tu peux venir à notre table après ton service ?”
Le bouche-à-oreille allait plus vite que moi.
Je faisais des consultations tous les soirs.
Mais un soir, j’ai compris que je n’étais plus à ma place.
Je gagnais bien, mais je ne voulais ni être exploité, ni réduire mon don à une curiosité de restaurant.
Alors, fidèle à moi-même, j’ai repris la route.
Direction Bonifacio, bien sûr — en stop, comme toujours.
L’appel de la route
Sur la route de Bonifacio, je repensais souvent à mon père, Loulou, lui aussi passionné de moto.
C’est sans doute de lui que je tiens ce besoin de route, de vitesse, de liberté.
J’aimais sentir le vent, le mouvement, cette impression que chaque virage pouvait changer le destin.
Même sans moto, mon sac à dos suffisait : c’était ma manière à moi de rouler vers l’inconnu.
Chaque voyage, chaque halte, chaque rencontre avait la même intensité qu’une virée à deux roues : on ne sait jamais où ça mène, mais on y va le cœur grand ouvert.
La rencontre sur la route de Bonifacio
Une voiture s’est arrêtée sur le bord de la route.
Au volant, une femme d’une grande élégance.
Une belle âme ancienne, comme je les appelle.
Professeure de philosophie à la retraite, passionnée de mots et d’humanité.
En faisant connaissance, je lui ai parlé de ma passion pour le paranormal, la voyance et les phénomènes invisibles.
Ni une ni deux, elle m’a invité à déjeuner chez elle.
Puis elle m’a fait découvrir la forêt de l’Ospédale, l’hôpital en Corse, les piscines naturelles — ces lieux chargés d’une énergie puissante, où l’eau glisse entre les roches au milieu des pins.
Je me souviens encore de ce silence vibrant, comme si la nature y respirait autrement.
Très vite, je suis devenu pour elle un conseiller, un confident.
Elle m’emmenait partout, et nous partagions tout : les livres, les auteurs, les discussions sans fin sur la vie, la mort, le sens de l’âme.
Nous vivions à un rythme simple, équilibré, rempli d’échanges profonds.
Mais la nuit, il lui arrivait souvent de venir me réveiller.
Elle voulait entrer en contact avec son fils disparu quelques années auparavant.
Je n’étais pas encore familier de cette forme de communication, et ces séances me vidaient de mon énergie.
Je la retrouvais souvent en pleurs, bouleversée par ce qu’elle ressentait.
C’est à cette période que j’ai compris une vérité essentielle :
Chercher à communiquer avec les âmes en élévation n’est pas bon — ni pour elles, ni pour ceux qui restent.
Les messages véritables viennent naturellement,
pas à travers la bouche d’un médium,
mais dans les signes que la vie nous envoie,
dans les rêves, dans les coïncidences, dans les émotions qui nous traversent sans prévenir.
Tableau représentant la plage de Palombaggia en Corse, ses eaux turquoise et son sable blanc éclatant.
Les pins parasols se penchent vers la mer comme pour protéger ce décor paradisiaque.
Un paysage de lumière et de souvenirs, gravé au cœur de l’île de Beauté.
Palombaggia : le retour à soi
e savais qu’il était temps de reprendre mon chemin, de vivre ma vie, de travailler à nouveau.
Alors j’ai mis le cap sur Porto-Vecchio.
J’y suis arrivé en fin d’après-midi, sur la plage de Palombaggia,
l’une des plus belles plages de Corse — et du monde.
Une eau cristalline, des pins qui frôlent le sable, une lumière dorée…
Un vrai bonheur.
Je décidai de dormir là, sur la plage, bercé par le bruit des vagues.
Au petit matin, un homme en 4x4 est venu me réveiller.
Nous avons commencé à parler, simplement, et il m’a expliqué qu’il voulait monter une paillote.
Sans réfléchir, je lui ai proposé mon aide.
Et me voilà, une fois de plus, à bâtir quelque chose de mes mains.
Je suis resté pour travailler avec lui, à vendre des paninis, des glaces, des boissons.
Le matin, je ratissais la plage, installais les transats et les parasols,
sortais les jets-skis, les mettais à l’eau, faisais tourner les moteurs,
balayais la terrasse, servais les premiers cafés.
Je dormais dans la paillote, face à la mer.
Je n’ai pas mis une paire de baskets pendant trois mois.
Et bien sûr, je faisais aussi de la voyance, comme toujours.
En Corse, tout se sait, de la Haute-Corse à Sartène : les visages, les histoires, les énergies circulent vite.
Je retrouvais des personnes que j’avais croisées des mois plus tôt, surprises et heureuses de me revoir.
Les soirs étaient silencieux et parfaits.
La nuit entière m’appartenait : le sable, le ciel, la mer.
Je regardais les étoiles en pensant à tout ce que la vie m’avait donné sans que je ne demande rien.
Tout était venu à moi naturellement,
comme une évidence.
Encore une fois, j’étais revenu à l’essentiel — à la nature, au silence, et à moi-même.
Paillote typique de la plage de Palombaggia, bercée par le vent marin et l’ombre des pins parasols.
Tables en bois, sable chaud, mer turquoise à quelques pas : un véritable coin de paradis corse.
Un lieu simple et magique où le temps s’arrête… et où les souvenirs restent.
On pourrait parler de la Corse pendant des heures…
J’y suis resté plus de douze ans.
Entre les retours, les allers, les stations de ski, les plages, les gens…
Cette île m’a forgé.
Elle m’a appris la mer, le vent, le silence… et les secrets.
Puis un jour, une rencontre a tout changé.
Une femme que j’avais aidée m’a demandé de venir avec elle à Royan.
Sa maman, une dame de 88 ans, antiquaire, était en grande détresse.
Elle ne dormait plus la nuit.
Elle sentait qu’on la poussait dans les petites marches de sa maison,
alors qu’elle marchait encore très bien.
Un bureau ancien, une pièce de valeur, se retrouvait régulièrement rayé.
Elle entendait comme si quelqu'un grattait à l’intérieur d’un tiroir.
Cette dame avait toute sa tête.
Une cartésienne, plus rationnelle qu’elle, tu meurs.
Elle ne croyait en rien de tout ça.
Mais jusqu’au jour où… elle le vit.
Elle me l’a répété au téléphone, bouleversée :
Elle avait aperçu très nettement la silhouette de son mari défunt.
À ce moment-là, je n’ai plus hésité.
J’ai fait mes affaires et je suis parti aussitôt pour Royan.
Parce que quand l’invisible bouscule les vivants…
il faut répondre présent.
✨ La suite de mon parcours…
Nous continuerons notre chemin la semaine prochaine.
Direction Royan… puis le Maroc, où je suis resté près d’un an, le cœur ouvert sur un autre monde.
Nous passerons ensuite par le Pays Basque, où je vis aujourd’hui, et nous ferons escale dans plusieurs villes de France où j’ai vécu des visites aussi étranges que marquantes…
Vous me suivrez aussi dans les plus grands salons de voyance et d’ésotérisme de France.
Et même au-delà : une traversée du désert, mes démons… et la Faucheuse qui a voulu, il n’y a pas si longtemps, m’inviter à prendre l’apéro avec elle.
Mon histoire n’est pas terminée.
Elle ne fait même que commencer.
Je vous donne rendez-vous très bientôt pour la suite.
À très vite,
Lionel Girardon
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